La rencontre

Parce qu’avant le « Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants », il faut bien commencer par le « Il était une fois… »

Oyez oyez : Ceci est ma version de l’histoire (version longue), avec mon point de vue. Si vous voulez la version masculine, il faut s’adresser à Thomas

Tout commence donc en août 2011 quand une Bridget Jones en devenir (moi) décide qu’elle en a marre de passer ses soirées à lire Jane Austen le soir seule dans son lit avec pour unique compagnie celle du gros chat. Sur un coup de tête (ou de déprime), c’est l’inscription sur Meetic.

Au début, je n’ai pas beaucoup de critères, mais j’y tiens: le prétendant devra résider dans un rayon de 100km autour de Tours, ne pas être allergique aux chats et ne pas fumer. Non non non, jamais je ne sortirai avec un fumeur ! Si possible sans enfant et avec un minimum de maîtrise de la langue française (quelques approches du type « slt, sa te diré de prendre un ver ac moi ? » ont ainsi été jetées aux oubliettes sans plus de remords).

Après quelques jours, j’entre en contact avec un garçon qui parait très gentil. Il s’appelle Stéphane et est ingénieur chez EDF. Nous prévoyons de nous rencontrer pour prendre un verre. Deux jours avant le fameux rendez-vous, mon corps m’envoie un signe du destin : je me réveille avec une crise d’urticaire généralisée. Elle va durer 15 jours, et forcément, hors de question d’aller à un premier rendez-vous couverte de plaques rouges… Entre temps Stéphane (qui avait l’air sceptique sur la raison qui a fait que j’ai annulé la rencontre) part en vacances. Pas vraiment perturbée, je me rend compte que mon profil a été visité par LDMBatman (tiens, un geek). La photo n’est pas repoussante et il a pris la peine de remplir mon « quizz », auquel il a obtenu un nombre respectable de « bonnes » réponses. Je réponds donc à son message m’invitant à venir discuter sur le chat. J’apprends que Batman s’appelle en fait Thomas, et qu’il est informaticien. Nous échangeons des banalités, et après quelques jours, décidons de nous rencontrer. Le rendez-vous est fixé pour un début d’après-midi, un dimanche de début septembre, à Blois. Je me fais toute belle, et je me maquille aussi. J’arrive au rendez-vous et là je découvre mon rencard : Thomas, pas coiffé, pas rasé et pas particulièrement bien habillé….booooon. J’essaie de ne pas montrer que la première impression ne m’emballe pas des masses. Sur la photo de profil meetic, il était en costume pour le travail donc forcément la comparaison n’est pas à son avantage. Surtout que quelques temps plus tard il me dira qu’il a fait un « détour » par Blois en rentrant de La Rivière…

Puisqu’il fait beau, nous nous installons à la terrasse d’un bar et là, c’est le drame : Thomas sort un paquet de cigarettes. IL FUME !!! Des Gauloises en plus ! Aïe, ça part vraiment mal ce rendez-vous ! Je vais vous faire une confession : si ça avait été des gauloises sans filtres, notre histoire se serait arrêtée là. La conversation s’engage. Je parle. Je parle beaucoup même. Je meuble parce que Thomas ne parle pas beaucoup. On termine nos verres, et on va se promener. On passe devant le château et je lui montre les dragons de la maison de la magie (connaissant maintenant son amour pour ces petites bêtes, j’ai dû marquer un point à ce moment là). On finit par se poser au milieu des grands escaliers Denis Papin. Je cause tellement que je lui explique même qui était Denis Papin. Vingt minutes plus tard, un groupe de touristes nous demande de les prendre en photo. Thomas demande « Devant la statue de Denis Papin ? » et le touriste répond « Ah ! On reconnait les vrais Blésois ! »…. Mon oeil !

Mine de rien, l’après-midi touche à sa fin. Il est bientôt 18h et Thomas me propose de rester pour aller manger ensemble. Zut, je n’ai pas envie. Un bref calcul mental me fait réaliser que j’ai épuisé tous les sujets de conversation possibles et j’ai peur que la soirée ne soit longue. En plus, IL FUME ! Je décline l’invitation à diner avec une excuse qui devait sentir le moisi à 20km « Heu, ça ne va pas être possible, ma mère est toute seule pour manger ce soir, et je lui ai promis de manger avec elle » (un coup de fil et ma petite maman aurait été ravie de savoir que je restais manger). Du coup, on retourne aux voitures et on se sépare sans prévoir de second rendez-vous.

Je rentre à Beaugency. Ma mère me questionne, elle veut tout savoir : « Alors ??? »

Ma réponse : « Il est gentil, mais je ne pense pas qu’on va se revoir. En plus, il fume. »

Prochain épisode : le deuxième rendez-vous.

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